C’est à trente kilomètres environ que nous arrêtons notre voiture pour rencontrer Éric, petit producteur de fraises situé à Lincent, à la limite entre le Brabant-Wallon et la Province de Liège, pas très loin de l’atelier. La petite ferme est située en bord de route, dans un tout petit village de 520 habitants. Une grosse fraise peinte sur un panneau de bois nous accueille et le distributeur de fraises nous invite déjà à y gouter.
À peine entrées dans l’enceinte de la ferme, nous rencontrons Éric, occupé à remplir sa voiture avec la récolte du matin. Un chat nous salue avant de rentrer dans la grande jouxtant l’habitation agricole, agréablement située au calme. Le vent s’engouffre dans la cour et fait tournoyer la poussière et les herbes sèches.
Nous sommes tout d’abord invités à entrer dans l’atelier de conditionnement, une petite pièce semblable à une buanderie, fraiche et carrelée, ou est entreposée temporairement, très temporairement même, la récolte qui a eu lieu au champ quelques heures auparavant.
C’est que la fraise est un fruit sensible qui devient encore plus fragile une fois cueilli. D’ailleurs, il est préférable de les laisser tremper pour les nettoyer plutôt que de les rincer sous le jet du robinet. Fragilité oblige. Très fier, le producteur nous tend un fruit que nous croquons sans attendre. Juteux, généreux et délicieusement sucré pour des fraises de début de saison. Il n’en produit que quelques tonnes par an, dans une logique complètement déconnectée de l’industrie et plus proche du fruit et de ses besoins.
C’est la qualité que nous recherchons, c’est parfait ! Nous sommes alors invités à rejoindre le champ ou les deux ouvriers saisonniers sont occupés à cueillir la récolte de l’après-midi. Au pied d’imposantes éoliennes, le petit champ abrite quatre serres blanches en arcs d’acier sous lesquelles sont alignées des centaines de plants de fraises garnis à la fois de fruits rouge vif, de fleurs et de bourgeons verts. Les plants sont plantés en mottes, recouvertes d’un plastique noir pour garder le maximum de chaleur dans le sol et protéger les fragiles plantes des mauvaises herbes sans avoir recours aux pesticides.
Plantés à la main, récoltés à la main, arrosées via un réseau temporaire et souterrain de tuyaux d’irrigation, sur un lit de paille fraiche. Tous les éléments sont réunis pour donner de beaux fruits de façon naturelle. C’est beaucoup plus de travail, mais c’est tellement meilleur.
Éric nous explique qu’il préfère une production à taille humaine et aussi de laisser le sol se reposer quelque temps avant de replanter. Tous les 3 ans, il utilise la seconde moitié de son champ en alternance pour éviter d’épuiser le sol.
Sur place quelques caisses de fruits attendent de rejoindre les ateliers artisanaux de la région pour composer glaces, tartes et autres desserts. Certaines de ces caisses rejoindront les ateliers de Laurent Dumont pour vous proposer les délicieuses fraises de Éric tout au long de la saison.
Laissez-vous tenter par nos fraises locales !